Aconit napel
Habitat et fréquence
Elle pousse dans les lieux humides marécageux, les sols riches en engrais, les chemins et les rives de cours d'eau, ainsi que dans les régions montagneuses et alpines de toute la France et d'Allemagne en dessous de 1 800 m. On la trouve également en ornement dans les jardins.
Caractéristiques générales de la plante, des feuilles et des fleurs
C'est une grande plante herbacée pérenne atteignant 0,5 à 1,5 m de hauteur, très feuillée, munie d'une racine noirâtre tubérisée et épaisse (en forme de petit navet pointu long de 5 à 10 cm garni de radicelles). La tige, dressée, glabre, cylindrique, robuste, porte en son sommet un épi de fleurs caractéristique. Les feuilles, à 7 ou 8 lobes découpés en fines lanières, sont alternes vert foncé, cunéiformes, profondément incisées, à nervures en éventail, devenant plus petites vers le haut de la plante.
De juin à septembre, les fleurs, de couleur bleu-violet rarement blanches, sont formées par le calice volumineux composé de 5 sépales, dont le sépale supérieur est galéiforme (en casque). La corolle, cachée à l'intérieur des sépales, abrite 2 pétales tubulaires recourbés en forme de "char de venus" ou de "pistolets" et 3 pétales très petits, réduits à l'état de simples écailles voire même non formés.
De juin à septembre, les fleurs, de couleur bleu-violet rarement blanches, sont formées par le calice volumineux composé de 5 sépales, dont le sépale supérieur est galéiforme (en casque). La corolle, cachée à l'intérieur des sépales, abrite 2 pétales tubulaires recourbés en forme de "char de venus" ou de "pistolets" et 3 pétales très petits, réduits à l'état de simples écailles voire même non formés.
Forme et maturation du fruit
Les fruits sont constitués de 3 (rarement 5) follicules libres et écartés à l'état jeune, contenant des graines ridées, de couleur noir-brillant, triangulaires, ailées aux angles.
Toxicité
Toutes les parties de la plante sont extrêmement toxiques.
Données pharmacologiques
- CompositionCette plante est connue comme étant un des poisons les plus violents de notre flore d'où son surnom "d'arsenic végétal" dans l'Antiquité. Tous les organes frais de l'aconit contiennent des alcaloïdes diterpéniques, dont le plus puissant est l'aconitine (0,3 à 3% dans le tubercule, 0,2 à 1,2% dans les feuilles, 1 à 2% dans les graines). D'autres alcaloïdes voisins sont également présents : aconine, lycaconitine, mésaconitine, hypoaconitine, capeline, néoline, néopelline, jesaconitine. Quelques grammes de matériel végétal peuvent être déjà toxiques (dès environ 0,25 mg d'aconitine). Mais la dose létale d'aconitine est de 3 à 6 mg, soit environ 2 à 4 g de racines. Attention l'aconitine est lipophile : elle est donc bien absorbée par la peau ou les muqueuses et peut générer notamment chez les enfants des intoxications graves par contacts.
- SymptômesLes symptômes de l'intoxication peuvent apparaître rapidement dès 10-20 min après l'ingestion, mais le plus souvent 30 à 45 min après celle-ci. Dès 0,25 mg d'aconitine, on observe des brûlures, des picotements pénibles des lèvres, des fourmillements buccaux mais aussi des doigts et des orteils. Cela s'accompagne de sueurs et de frissons avec disparition de la sensibilité du goût, des troubles de la vue (dus à une forte mydriase) et de l'ouïe (acouphènes). Les paresthésies s'étendent à tout le corps, engendrant une sensation d'engourdissement d'abord de la langue/face puis général, d'apathie et d'anesthésie par le froid (sensation de sang glacé). De plus, on note des vomissements, des diarrhées coliques profuses puis des paralysies des muscles accompagnées de forte douleur. 1 à 3 H après l'absorption, la paralysie est de plus en plus importante, la température corporelle s'abaisse, la respiration s'affaiblit et les troubles du rythme cardiaque aboutissent finalement à la défaillance du coeur par fibrillation ventriculaire. Pendant toute l'agonie (de 1 à 12H), la conscience reste intacte.
- ConfusionsRacine de Raifort, navet, céleri, carotte sauvage, tisane d'impératoire
- Anciens usages thérapeutiquesLes parties utilisées ont été les feuilles et les racines.
L'aconit a été employé comme antiphlogistique dans les rhumatismes, la goutte, les névralgies, la dysenterie, les affections génito-urinaires notamment congestives.
La plante a été retirée du Codex en 1972. - Show More
Fiche signalétique
- Nom(s) commun(s)Aconit napel
Casque de Jupiter
Casque bleu
Char de Venus
Capuchon de moine
Coqueluchon
Sabot
Pistolet
Tue-loup
Tora blava - Nom latinAconitum napellus L.
- FamilleRanunculaceae
- Toxicité
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