Arum tacheté
Habitat et fréquence
Cette espèce est commune dans toute la France, sauf dans l'Ouest et la région méditerranéenne. Elle se rencontre dans les hêtraies et forêts de feuillus, les fourrés, sur sols humides et eutrophiques, les haies, les friches, les jardins.
Caractéristiques générales de la plante, des feuilles et des fleurs
C'est une plante herbacée pérenne de 15 à 60 cm. La fleur est fermement envelopée jusqu'à l'extrémité supérieure par une bractée blanchâtre, appelée spathe. Les fleurs unisexuées, monoïques s'épanouissent en avril-mai et sont réunies en épi appelé spadice jaune à la base et violet au sommet. Les fleurs femelles sont situées à la base de l'épi et les fleurs mâles sont au dessus. L'extrémité supérieure est nue et épaissie en forme de massue brun-violet. Les Feuilles tachées de rouge-brun ( si var.maculatum) ou non tachées (si var. immaculatum), de 10-20 cm , en forme de fer de flèche, ont un long pétiole engainant la base.
Forme et maturation du fruit
Les fruits sont des baies de 5 à 10 mm, disposées en épis serrés, vert avant maturité puis rouge, uniloculaire contenant une ou deux graines dures et arrondies. Les fruits oligospermes, ovoïdes ont une saveur douceâtre, légèrement sucrée.
Toxicité
La plante est hautement toxique, surtout fraîche.
Données pharmacologiques
- CompositionOn note peu de présence d'acide oxalique ou de ses sels solubles. La teneur en oxalate soluble est de 0,4% dans les fruits verts et de 0,28% dans les fruits rouges. L'oxalate de calcium, critallin insoluble le plus souvent, s'accumule sous forme de raphides (aiguilles très abondantes et reconnues comme rubéfiantes et très irritantes pour les muqueuses), ainsi que sous forme de druses ou du sable ou de grands cristaux prismatiques isolés. Remarque : les raphides acérées, munies à chaque extrémité de cannelures, se retrouvent par millions dans tous les organes et sont localisés parfois dans des cellules spécialisées. De plus, l'éjection rapide des raphides au niveau d'éléments anatomiques particuliers, appelés "biforines", facilitent la pénétration des principes toxiques comme une injection, engendrant à la fois une irritation mécanique et une perforation des muqueuses. Des laticifères existent également. Parmi les constituants chimiques, on a isolé des hétérosides cyanogènes, comme la triglochinine. Mais l'activité rubéfiante et toxique semble due à des principes irritants volatils, encore mal identifiés.
- SymptômesAprès l'absorption de parties de plante fraîche, on observe une inflammation, une brûlure et un oedème de la langue et des lèvres, pouvant aller jusqu'à la formation de vésicules. D'autres symptômes apparaissent tels que la soif, l'enrouement, des vomissements, des diarrhées sanglantes avec une hypersalivation et une mydriase. Si l'ingestion dépasse 15 baies, l'intoxication est grave : on observe alors une hypothermie, des troubles cardiaques, des convulsions, un coma s'installe et le décès survient. Par contact cutané, on note des réactions allergiques de type "dermite de contact", caractérisée par des oedèmes, des rougeurs et des irritations avec sensation de brûlure notamment au niveau oculaire, qui régressent spontanément en quelques heures à quelques jours.
- ConfusionsLe Calla des Marais, l'Arum d'Italie, chénopode bon-henri, épinards, ail aux ours à l'état jeune.
- Anciens usages thérapeutiquesLes racines et les feuilles ont été utilisées dans certaines toux, les douleurs rhumatismales, la détersion des ulcères, des plaies atoniques, scorbutiques ou scrofuleuses.
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Fiche signalétique
- Nom(s) commun(s)Arum tacheté
Chandelle
Chou poivre
Contrefeu
Cornet
Gouet maculé
Fleur de serpent
Herbe à pain
Langue de bœuf
Manteau de la Vierge
Manteau de Sainte Marie
Pied de veau
Pilette
Pilon
Vachotte
Vaquette - Nom latinArum maculatum L.
- FamilleAraceae
- Toxicité
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