Anémone sylvie

Habitat et fréquence
Elle est très répandue dans les bois frais, les vergers, le bord des haies, les creux des dunes et les prés humides de moyenne altitude (ex : Jura, Ardèche,…). On ne la trouve pas en haute montagne, dans la région méditerranéenne et dans le sud-Ouest de la France.

Caractéristiques générales de la plante, des feuilles et des fleurs
C'est une petite plante vivace poussant au ras du sol (30 cm au plus) et dont la fleur terminale est constituée de 6 à 8 tépales blancs à l'intérieur et lavés souvent de violet à l'extérieur. Les fleurs s'épanouissent de mars à mai. Les carpelles sont velus, nombreux, imbriqués et disposés en capitule. A la base de la tige, on observe habituellement une feuille unique tandis que sous la fleur on voit un involucre de 3 feuilles trifoliées, ciselées, longuement pétiolées qui engainent la tige sur 1/3 de sa hauteur. Les racines sont longues, rampantes, brunes en dehors.

Forme et maturation du fruit
Les fruits sont des akènes comprimés, un peu velus, ovoïdes, verts, terminés à leur sommet par une petite pointe recourbée.

Toxicité
Toute la plante présente surtout une toxicité animale. Elle est fortement irritante.
Données pharmacologiques
- CompositionC'est le suc de la plante fraîche qui contient des composés rubéfiants, voire toxiques, du type de la protoanémonine : c'est une lactone provenant de cyclisation d'un acide 4-hydroxy-penta-2-4-diénique (acide -gamma-hydroxyvinylacrylique), formée à partir d'un précurseur la ranunculine, présent dans la plante fraîche et dont la teneur varie selon les espèces. Sa forte affinité pour le groupe -SH (par inactivation des enzymes du groupe -SH) des protéines explique son effet épidermique vésicant sur la peau et les muqueuses. En séchant ou à la cuisson, elle perd sa toxicité en se dimérisant en anémonine inactive. Elle renferme également de l'acide isoanémonique, du tanin, une matière résineuse, une saponine abondante surtout dans les feuilles et la fleur.
- SymptômesBien que de saveur âcre, elle empoisonne surtout les animaux au printemps lors dès premières sorties de l'étable. Elle provoque des hoquets, de l'hébétude, des tremblements des membres, des dysenteries douloureuses et une hématurie. Dans les cas graves, des difficultés respiratoires et cardiaques surviennent pouvant conduire à la mort en quelques jours.
- ConfusionsAnémone jaune (A. ranunculoides) ou "Sylvie jaune", Anémone à fleurs de narcisse (A. narcissiflora) aux fleurs blanches disposées en ombelles, Anémone des jardins (A. hortensia) aux fleurs rose violacée.
- Anciens usages en thérapeutiqueAutrefois, elle était utilisée sous forme de vinaigre, ce qui permet de conserver pendant longtemps ses propriétés âcres et vésicantes. Cette préparation était employée tous les soirs sur les galeux et amenait la guérison en 6 à 10 jours. Les feuilles pilées étaient utilisées avec succès pour détruire les cors, à condition de protéger la peau environnante par un emplâtre fenêtré.
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Fiche signalétique
- Nom(s) commun(s)Anémone sylvie
Anémone des bois
Anémone sanguinaire
Fausse anémone
Renoncule des bois
Bassinet blanc
Bassinet purpurin
Pâquerette
Fleur du vendredi saint
Tourne-midi
Casse-verres
Senic - Nom latinAnemone nemorosa L.
- FamilleRanunculaceae
- Toxicité
- Risque par contact
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